Si vous voulez découvrir
l’un des derniers vestiges du quartier
chinois de Québec, vous devrez vous
rendre au Cimetière Saint-Charles. Vous
vous demandez certainement, quel est
l’intérêt, de se rendre aussi loin du
quartier Saint-Roch. La réponse est bien
simple. Plusieurs des résidents de
l’ancien quartier chinois de Québec
reposent sous terre, dans la vieille
partie de ce cimetière. Nous pouvons
effectivement y retrouver deux
regroupements de tombes comportant des
idéogrammes chinois.
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Il faut tout d’abord
savoir que des religieux et religieuses
furent à l’œuvre auprès de la communauté
chinoise dès son implantation à Québec
au début du 20e siècle. Devant le zèle
évangélisateur de ceux-ci, certains
Chinois adoptèrent la religion
catholique. C’est pourquoi nous pouvons
retrouver des tombes de chinois dans un
cimetière réservé uniquement à l’usage
des catholiques. Sur les pierres
tombales, nous retrouvons souvent des
symboles religieux chrétiens comme la
croix.
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Un autre fait intéressant à noter à
propos de ces tombes est que les plus
anciennes, datent des années 1920-1940,
elles sont très
rudimentaires et devaient
appartenir à la première génération
d’immigrants chinois à Québec, qui était
particulièrement pauvre. La plupart de
ceux-ci travaillaient de nombreuses
heures dans des buanderies pour des
salaires dérisoires.
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Le second groupe de pierres tombales se
retrouve dans la section du cimetière
dénommée La
Mission Chinoise. Cette
dénomination rappelle l’œuvre
évangélisatrice de cette mission
catholique dont la raison d’être était
la conversion des « païens » étrangers.
Durant les années 1950-1960, les Chinois
pouvaient y être inhumés gratuitement.
Les frais étaient couverts par la
Mission Chinoise de Québec. Cette
section du cimetière, plus récente,
présente des pierres tombales ayant plus
de valeur. Des motifs et des dessins
sont présents sur un grand nombre
d’entre elles et certaines sont assez
imposantes.
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Il est ironique de constater que l’un
des derniers rappels de la présence
chinoise à Québec, qui date de plus de
cent ans, soit la présence des ses
monuments funéraires très marginaux à
travers le plus grand cimetière de la
ville de Québec.
Une question demeure toutefois. Est-ce
que l’ensemble des morts de cette
communauté a été enterré dans ce lieu ?
Nombre
d’enterrements dans la section des
Chinois catholiques du Cimetière
Saint-Charles de Québec
Années |
Nombre d’enterrements |
1929 |
3 |
1930 |
0 |
1931 |
0 |
1932 |
1 |
1933 |
1 |
1934 |
2 |
1935 |
0 |
1936 |
3 |
1937 |
1 |
1938 |
2 |
1939 |
5 |
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Si le sujet vous
intéresse il y a aussi des cimetières
chinois en France qui rappellent qu'
"attirés par des promesses d'une vie
meilleure et un contrat de travail qui
les sortiraient de leur vie misérable,
des milliers de chinois y sont venus
pendant la première guerre mondiale en
1917".
Voir:
Cimetière chinois de
Nolette en France
Le cimetière chinois de
Noyelles sur mer (Somme) avec un ajout
sur le cimetière chinois de
Saint-Étienne au Mont
Voir:
Un petit coin de Chine en Picardie : le
repos éternel des Célestes.
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Cette page est le
résultat d'une collaboration de:
Michel Boulianne, photographe;
Christian Samson, recherchiste en histoire; Olivier
Leroux, infographiste et
Michel Parent, éditeur
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