120 ans de présence chinoise

Le Quartier chinois virtuel de Québec

Cent vingt ans de présence chinoise à Québec
par Christian Samson
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La vie communautaire.

Ici, comme partout ailleurs dans les villes de l’Amérique du Nord, où ils furent présents, les Chinois créèrent des institutions sociales et culturelles qui répondaient aux besoins de leur communauté. Celles-ci permettaient aux Cantonais de régler leurs problèmes entre eux. Ils ne firent, bien souvent, appel à une aide extérieure que dans un dernier recours. En Chine, tant en campagne qu’en milieu urbain, les associations bénévoles étaient courantes. Les immigrants chinois arrivèrent donc au Canada avec cette notion communautariste. Les associations se voulaient des lieux d’entraides, particulièrement dans le domaine économique. Les membres les plus fortunés accordaient des prêts aux plus pauvres à des taux d’intérêt très avantageux. Ces regroupements favorisaient aussi l’expression d’une certaine spiritualité. Elles contribuaient à l’érection et à l’entretien des lieux de cultes pour les ancêtres communs de la lignée. On s’y occupait aussi du retour des restes des cadavres des Chinois en Chine. Les locaux des associations pouvaient également servir d'emplacement de loisirs pour les membres de la communauté. Pour se reposer, lors de leurs rares moments libres, les Chinois se regroupaient parfois au local d’une association pour se livrer à des jeux de hasard et pour se raconter leur vie de tous les jours. Elles aidaient aussi à préparer la célébration de fêtes importantes pour eux; comme le Nouvel An chinois.

Il existait aussi d’autres organisations qui possédaient comme principe l’allégeance commune à un parti politique de Chine. C’était le cas, par exemple, du Kuomintang (Parti Nationaliste). Dans les années 1920, cette formation comptait entre 120 et 150 membres actifs dans la ville. L’édifice servant à cette association devenait également un lieu de réunion et de rencontres pour les Cantonais. Dans le même édifice, au 140 de la côte d’Abraham, on retrouvait une épicerie chinoise où les Cantonais pouvaient s’approvisionner en aliments et objets de provenance chinoise. Parfois des personnalités politiques importantes de tels partis venaient collecter des fonds en Amérique du Nord. Ce fut le cas pour Sun Yat-Sen avant la révolution de 1911. Dès les années 1910, la communauté chinoise de Québec fut divisée entre les partisans du Kuomintang nationaliste et le Chi Kong Tong; une société voulant la formation d’une monarchie constitutionnelle en Chine. Cette divergence idéologique fera avorter une tentative de démarrage d’une société de protection mutuelle. Une union des deux organismes pour combattre la menace japonaise lors de la Deuxième Guerre mondiale permettra l'édification du Centre culturel chinois en 1969. Dans la seconde moitié du vingtième siècle, les associations chinoises de Québec seront moins engagées dans le domaine de la politique et elles se tourneront plus vers l’organisation d’activités culturelles et sociales. En 1981, en raison de divergences au sein de la communauté, l’Association des Chinois de Québec fut créée. Elle deviendra un peu plus tard l’Association de Bienfaisance chinoise. Celle-ci sera sur le déclin à partir de la fin des années quatre-vingt. Aujourd’hui, le Festival Culturel Chinois qui a lieu depuis quelques années dans le quartier Saint-Roch est l’évènement le plus visible auquel participent certaines personnes de la communauté chinoise.

NDLR: L’Association de Bienfaisance chinoise a été incorporée en 1982, mais pour succéder au Centre chinois de Québec Enr. Cette association n'existe plus en 2018. Par contre l’Association des Chinois de Québec Inc., incorporée en 1981, existe toujours et elle a été très active de 2010 à 2016. 






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