120 ans de présence chinoise

Le Quartier chinois virtuel de Québec

Cent vingt ans de présence chinoise à Québec
par Christian Samson
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Les relations interculturelles.

Les contacts avec les autres membres de la société furent souvent très restreints. Cela est surtout vrai pour la première moitié du vingtième siècle. À cette époque, pour la plupart des Chinois de Québec, leurs seules relations avec les autres habitants de la ville se limitaient à quelques liens commerciaux éphémères. Les clients occidentaux des buanderies et des restaurants n’avaient évidemment pas de connexions très étroites avec cette population. Le principal obstacle au rapprochement était d’ordre linguistique. La barrière de la langue était très difficile à surmonter pour la plupart de ses individus n’ayant pas ou très peu d’éducation. Les premières personnes à véritablement s’intéresser à eux, furent des ecclésiastiques et des religieuses. Ceux-ci pensaient, à tort, qu’ils seraient faciles à convertir à la vraie foi chrétienne. Chez les protestants, des cours de langues anglaises furent offerts dans les premières décennies du vingtième siècle à l’Église St-Matthews. Mais ce sont surtout les catholiques qui firent le plus de démarches pour tenter de changer leurs croyances considérées comme païennes. Dès 1914, les Sœurs missionnaires de l’Immaculée-Conception, ayant de bonnes connaissances sur la Chine, essaieront par diverses méthodes d’intéresser cette communauté à la religion catholique. À partir des années vingt et ce jusqu’en 1968, une chapelle chinoise catholique sera présente au cœur de Saint-Roch (longtemps à l’emplacement actuel du cinéma Charest). Des cours de langues, de catéchèses et différentes activités sociales y seront organisés. De plus, les Chinois convertis pourront êtres inhumés dans la section réservée à la Mission Chinoise dans le cimetière Saint-Charles. Cette œuvre donnera très peu de résultats au grand découragement des ecclésiastiques occupé par celle-ci. Le Père Adrien Caron, responsable de cette Mission pendant plus de trente ans, pourra compter que sur quelques véritables conversions. Durant les années soixante-dix, un prêtre chinois célébrera des messes dans la chapelle installée pour l’occasion dans le Centre culturel chinois de la rue Saint-Vallier.

Avec la venue des femmes et des enfants des Chinois à partir du milieu du vingtième siècle, les relations avec les autres citoyens de la ville vont s’intensifier. Les enfants des premiers immigrants seront beaucoup plus aptes à s’intégrer dans la société d’accueil. Les parents chinois privilégieront les institutions anglophones de la ville pour l’éducation de leurs progénitures. Plusieurs de ceux-ci se retrouveront au Quebec High School et au St-Lawrence College pour effectuer leur scolarité. Cela explique pourquoi un grand nombre de ceux-ci quitteront l'agglomération pour poursuivre leurs études supérieures en anglais. Malgré une meilleure intégration à la collectivité, il demeurera tout de même un pourcentage important de Chinois qui ne se mêleront pas aux anglophones et aux francophones de la ville. Le facteur linguistique permet de comprendre, en partie, cet état de fait. Encore en 1981, 33 % des Chinois de la région n’étaient pas capables de s’exprimer dans une des deux langues officielles du pays. De ce nombre, 74 % étaient des femmes.

Aujourd’hui nous pouvons retrouver des immigrants chinois dans toutes les sphères de la société québécoise. Pour vous donner un exemple concret de leur réussite, leur présence dans les professions libérales et dans celui de l’enseignement et de la recherche a été multiplié par plus de 10 entre le début des années cinquante et les années 2000.

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