Figure 10 : Répartition des commerces tenus par des Chinois en 1951.
Dans le cas de Québec, deux facteurs semblent avoir fait naître l’idée de quartier chinois dans l’imaginaire des répondants. D’une part, les hauts lieux de la communauté s’y trouvaient, soit le siège de l’Association des Chinois de Québec (anciennement le siège du Kuo Min Tang, le parti populaire national) ainsi que l’église catholique chinoise. Ces lieux faisaient office de points de rencontre et étaient connus tant par les Chinois de Québec (voire de Chicoutimi ou de Montréal) que par les autres habitants du quartier. De plus, entre 50
et 60 Chinois de Québec, dès les années 1940, se sont convertis au catholicisme et ont célébré des messes dans ce qui leur tenait lieu d’église, d’abord au 500 rue du Pont, puis dans le local de l’Association rue Saint-Vallier (Samson, 2007). Pour les Chinois, il s’agissait de lieux rassembleurs. Ils pouvaient se
retrouver, fêter le Nouvel An chinois, ainsi que d’autres fêtes propres à leur culture. Là encore, ces événements attirant un grand nombre de Chinois frappaient le regard de la population de Saint-Roch.
Ajoutons que les blanchisseries et les restaurants chinois attiraient les Québécois dans ce quartier (Figure 11). Les articles parus dans le Soleil
dès le début du XXe siècle le mentionnent d’ailleurs régulièrement. C’est précisément ces éléments que rapportent encore aujourd’hui des Québécois qui ont fréquenté ce quartier dans les années 1950- 1960.
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