Bien que le gouvernement fédéral ait profité et collecté environ 23 millions $ des Chinois par l’entremise de la taxe d’entrée depuis 1885, des inquiétudes subsistaient quant au nombre encore trop élevé des hommes asiatiques qui arrivaient au Canada et enlevaient du travail aux Blancs. (Une autre crise économique a sévi au Canada entre 1819 et le milieu des années 1920.)
En 1923, le gouvernement fédéral adopta une loi intitulée la Loi d’exclusion des Chinois. Cette loi empêchait l’immigration de tout Chinois. Seulement 15 immigrants chinois furent autorisés à entrer au Canada entre 1923 et 1947, alors que cette loi fut finalement révoquée.
Après la levée de l’interdiction en 1947, beaucoup d’immigrants chinois arrivés au Canada manifestèrent les mêmes caractéristiques que ceux qui étaient venus durant les premières vagues d’immigration de la Chine vers le Canada. Premièrement, ils avaient tendance à ne parler ni l’une ni l’autre des langues officielles du Canada. Ils préféraient aussi conserver une bonne part de leur héritage et de leur culture chinoises, plutôt que d’assimiler quelques-unes des valeurs culturelles de la société canadienne soi-disant blanche et « dominante ». Cette situation a, bien sûr, considérablement changé depuis la fin des années 1940, mais les effets secondaires de l’interdiction sont encore ressentis au Canada, surtout chez les membres plus âgés de ce groupe ethnique.
Deuxièmement, cette loi faisait en sorte que les Chinois arrivés au Canada avant 1923 seraient incapables d’épouser une femme, puisque très peu de Chinoises résidaient au pays et que les relations interraciales étaient presque taboues à l’époque. Le maintien d’une société de célibataires chinois au Canada était ainsi assuré. Il est possible que l’un des effets recherchés par cette interdiction était de s’assurer que la population chinoise du Canada finirait par s’éteindre après quelques générations.
Source: Le canada en devenir
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